Marie, CE1 : « Maman, Léa et Mathéo on fait des bébés dans les toilettes de l’école… Puis, Léa m’a dit comment on faisait, c’est sa grande sœur qui lui a expliqué. » ; Paul, Grande Section : « Maman, Juliette est amoureuse de Léon et elle a dit qu’elle lui ferait un bisou sur le zizi » …

Nous pouvons nous laisser surprendre par nos enfants ! Difficile d’imaginer nos « pitchounes » avoir des discussions sur la sexualité à ces âges si tendres … Et, pourtant, force est de constater que nos enfants sont confrontés plus tôt, que nous à leurs âges, à ces questions… Un enseignant de CM1 avait eu la certitude que certains de ses élèves avaient déjà visionné des vidéos pornographiques et les deux exemples d’interrogations ci-dessus, ne sont que deux parmi une série de témoignages de parents dont je fais moi-même partie. J’étais pour ma part heureuse à ce moment-là d’avoir déjà ouvert ces sujets à la maison et que spontanément mes enfants viennent me poser des questions sur ce qu’ils avaient entendu dire à l’école.

Quel bonheur d’avoir été la première à parler !

D’abord, parce que j’étais rassurée. Avec mon mari, nous avons été les premiers à répondre à leurs questions, avec des mots qu’ils étaient capables de comprendre et à la mesure de leurs attentes. Le plus souvent, les premières interrogations portent sur la naissance des bébés et sur la vie du bébé dans le ventre de la maman. Nous n’en avons pas trop dit, mais suffisamment pour qu’ils soient satisfaits de nos réponses. Nous avons transmis l’essentiel : la beauté et la bonté de la vie. Puis, presque chaque année, ce sujet revenait avec des questions de plus en plus avancées et de plus en plus précises : Comment fait le bébé pour sortir du ventre de la maman ? Qui a mis la petite graine dans son ventre ? Comment le papa fait-il ? Etes-vous allés dans la salle de bain pour qu’il mette la graine ? Et aussi des questions autour du mariage et de l’amour.

Et j’étais heureuse de pouvoir donner à mes enfants comme première compréhension de la sexualité : l’expression de l’amour entre un homme et une femme, qui peut porter comme fruit, la transmission de la vie. Nous avions réussi avec mon mari à leur transmettre que la sexualité est un sujet intime, qui était très grand, qui d’une certaine manière nous dépassait et qu’il nécessitait un très grand respect de par sa beauté et de par sa bonté.

Ensuite, par les copains de l’école du collège, par les films, les publicités, les sujets d’actualité, ils recevront différents messages sur  ce que peuvent être d’autres expressions de la sexualité …. Ils auront en eux le premier sens de la sexualité et sauront, qu’à la maison ce n’est pas un sujet tabou, que nous ne sommes pas gênés d’en parler et que s’ils en ressentent le besoin, c’est une conversation que nous pourrons poursuivre.

Je vous invite donc à saisir les toutes premières occasions, et cela dès la maternelle, d’initier ce sujet. Si à l’âge de 7-8 ans votre enfant ne vous a pas encore posé de questions, n’hésitez pas à aller au-devant de leurs questions et de parler de la naissance des bébés, par exemple… Petit à petit, ce sujet le travaillera et votre enfant reviendra avec ces questions, à lui.

A la lecture de cet article, certains seront peut-être convaincus du bienfait d’en parler, mais pétris à l’idée de devoir le faire …  J’aimerais vous rassurer en trois points :

D’abord, soyons détendus, nous en parlerons toujours mieux que leur voisin de classe aussi informé soit-il !

Ensuite, si vous vous sentez toujours gênés, vous pouvez vous appuyer sur une lecture à faire avec votre enfant – j’ai beaucoup apprécié le livre, Dis-moi comment on fait les bébés de Karine-Marie Amiot ou encore – ou encore préparer  cette conversation, avant de lui en parler, à l’aide de livres adaptés – de mon côté, j’avais « potassé » les livres suivants : Dis, en vrai, c’est quoi l’amour ? de Inès de Franclieu ou encore dans Dis, Maman, d’où viennent les bébés ? de Inès Pélissié du Rausas. Vous y trouverez un langage et des clés de lecture qui permettent d’aborder la sexualité avec votre enfant de la maternelle à la fin du primaire, de manière précise, adaptée et respectueuse.

Enfin, c’est tellement beau ! La sexualité est tellement belle et bonne que nous ne devrions pas être gênés d’en parler. C’est un langage d’amour – c’est la plus grande expression du don de soi dans la relation à l’autre, c’est une source de plaisir et de joie et c’est aussi comme cela que nos enfants sont nés, c’est le secret de leur vie et de l’amour qu’on porte pour eux : quoi de plus beau ? Alors, disons-leur …