Lorsque l’arrivée d’un bébé vient interrompre une trajectoire professionnelle, un équilibre personnel, en couple ou en famille …. Comment vivre ce moment ? Comment petit-à-petit retrouver la joie de cette bonne nouvelle ?
Une amie m’annonçait qu’elle attendait un bébé … Or, elle vient d’accepter un nouveau poste. Vous la connaissez, non ?
Une autre est dans la même situation. Or, elle a lancé récemment son activité et commence à avoir des clients. Vous la connaissez aussi, non ?
Enfin, pour une dernière, idem, alors qu’elle tente de retrouver péniblement un équilibre conjugal après la naissance d’un premier enfant … Elle est aussi dans votre entourage ?
Ah ! Vivent les bébés « surprises » !
Et, il n’y a rien à faire ! Les crèches ont beau prendre notre relais dès les deux mois et demi de l’enfant, les papas ont beau nous décharger au maximum de nos tâches matérielles … C’est nous qui porterons l’enfant pendant neuf mois, avec les aléas de la grossesse. C’est nous qui l’allaiterons et qui nous réveillerons plusieurs fois par nuit. Surtout, c’est nous qui porterons la plus grosse part de cette fameuse « charge mentale » liée à l’arrivée de ce nouvel enfant. Et, tout cela, nous l’avons bien en tête, dès les premiers mois de la grossesse. Car en général, nous avons une vision assez claire de ce qu’impliquera cette naissance.
C’est alors, qu’à ce sentiment merveilleux de savoir qu’on attend un enfant peuvent se mêler d’autres émotions moins agréables.
Surprise …. « Que s’est-il passé ? Je n’ai pas vu de cigogne dans le ciel ! », …
Fatigue …. « J’ai moins d’énergie, je suis plus nerveuse avec mon mari et avec mes enfants … », « Je rentre chez moi je me couche, je ne peux plus rien gérer. », …
Lassitude … « Je commençais tout juste à retrouver mon énergie d’avant. », « J’avais enfin retrouvé mon poids de jeune-fille ! », …
Frustration … « Je vais devoir renoncer à ce nouveau poste qui nécessite des déplacements. », « Je venais de m’inscrire à la salle de sport pour l’année. », « Je ne pourrai pas aller au mariage de ma meilleure amie. », …
Inquiétude …. « Comment vais-je l’annoncer au boulot ? », « Comment vais-je faire pour concilier le bébé et ma nouvelle mission ? », « Financièrement, comment allons-nous gérer ? » …
Colère …. « Je n’en peux plus de gérer des couches et des pleurs d’enfants ! », …
Tout cela exprime un certain renoncement à soi-même qui ne se fait pas sans douleur et sans émotion. Emotions qui peuvent être exacerbées dans les premiers mois de grossesse, par le fameux « jeu des hormones ».
A celles-ci viennent s’ajouter sans attendre un sentiment de culpabilité : « Pourtant j’ai de la chance d’attendre ce bébé, ce n’est pas toujours évident dans tous les couples », « C’est une heureuse nouvelle en soi, je devrais me réjouir pleinement », et pire …. : « Si le bébé sentait déjà mes atermoiements ? »
Tempête dans un cœur de maman.
Heureusement, la nature est bien faite, vous aurez neuf mois pour vous préparer et, pour être en capacité, le moment venu, de vous réjouir de l’arrivée de ce bébé.
En attendant, comment retrouver la sérénité intérieure ? Voici 8 clés qui vous apporteront, j’espère, du réconfort :
- Accueillez vos émotions, votre questionnement
C’est vrai, un bébé, surtout dans les premiers mois de vie (puis plus tard quand il sera ado aussi) demande beaucoup de présence et d’attention.
C’est un renoncement à soi-même, à ses projets personnels et professionnels.
C’est un renoncement au moins pour un temps. On se retire de la société, du monde pour « couver », pour mettre au monde un enfant.
Prenez le temps de poser des mots sur ce qui vous coûte le plus et sur les émotions que cela suscite en vous.
- Partagez-les
Il faut partager ces sentiments. L’arrivée d’un enfant n’est pas anodine : ni physiquement, ni psychologiquement ; ni pour vous, ni pour votre famille. C’est bien naturel de se poser des questions. Votre conjoint doit savoir que les sentiments des débuts de grossesse sont un peu mêlés. Il ne pourra pas le deviner, cette naissance n’aura pas les mêmes implications pour lui et pour vous. Pour que vous puissiez vous sentir soutenue, il faut que vous lui exprimiez ce qui vous coûte, ce que vous ressentez et vos demandes, si vous en avez …
N’attendez pas qu’il vous devine, dites-lui.
- Félicitez-vous
En tant que « mères », nous pouvons être fières de notre capacité à nous donner, à consacrer du temps à ce petit adulte en devenir, fières de la manière dont nous gérons notre famille et dont nous en assumons la « charge mentale », fières de notre courage au quotidien pour tenir le cap pour éduquer nos enfants, et cela quel que soit notre fatigue ou notre stress.
En ce début de grossesse, vous pouvez déjà vous féliciter pour tout ce que vous avez accompli et pour ce qui suivra.
Prenez le temps de vous dire que vous êtes formidable.
- Remerciez
La grossesse est une occasion, un peu forcée, de prendre un temps de pause. C’est vrai qu’on ne peut pas tout, tout faire, tout avoir. C’est une belle occasion d’en prendre conscience, de ne pas foncer tête baissée dans la vie, de remettre à plat certaines choses et de (re)choisir ses priorités.
Quelle chance ! Merci !
- Entrez dans le mystère de la fécondité
Puis, petit à petit, entrez dans la contemplation du mystère de ce don de soi et de sa fécondité.
Vous renoncez à vous-même, à une partie de vous-même en vous donnant à cet enfant. Votre don portera des fruits …
Dès les premiers instants de sa vie, il percevra votre présence et votre attention. Il pourra grandir en confiance, assuré de votre amour. Vous lui offrez une sécurité affective qui lui permettra de sortir du nid familial, de partir explorer le monde, de se lier d’amitié, car pour lui, dans son psychisme, l’autre sera d’abord synonyme de bon, d’un réconfort, d’un soutien.
Et, un jour, peut-être, votre enfant, sans bien le savoir, vous imitera dans sa manière de se donner : il donnera de son temps, de son attention à la personne qu’il aura choisi pour construire sa vie et peut-être aussi à l’enfant-fruit de leur amour …
Votre fécondité dépasse le simple fait de mettre un enfant au monde : c’est l’effet domino, de l’amour que vous lui aurez donné.
- Voyez-grand!
Cet enfant à qui vous aurez accordé votre temps et votre attention dans le secret de votre foyer deviendra un adulte et participera à sa manière à la société de demain.
Vous laissez un poste, des clients, un engagement. Vous renoncez à vos projets … Vous vous retirez du monde quelques temps …
Pour quoi ? Pour participer à un monde meilleur.
Les résultats sont moins visibles, à court terme au moins, ils sont plus aléatoires peut-être aussi, mais non moins importants. Vous contribuez directement à un avenir meilleur, à la paix dans le monde en assurant votre enfant de votre amour inconditionnel.
C’est gigantesque !
- Soyez dans la joie
Cet enfant sera source de joie.
Joie et émerveillement de, vous, parents devant la vie.
Joie visible sur le visage de ses frères et sœurs. Joie de les voir prendre soin du petit frère ou de la petite sœur, joie de les voir découvrir et s’affronter à cette nouvelle personnalité. Joie de les voir grandir dans leur humanité.
Avec cet enfant, vous entrerez dans une plus grande connaissance de vous-même, non sans un certain renoncement, une certaine peine, il vous révélera votre maternité et son sens.
Il contribuera à vous accomplir en tant que femme.
- Rassurez-vous
Enfin, l’expérience prouve que notre capacité, en tant que femme, à rebondir après une naissance et à nous réinvestir dans une activité professionnelle interrompue quelque temps est assez impressionnante.
D’ailleurs, souvent, on se rend compte qu’on n’a pas raté grand-chose … et qu’au contraire souvent on a beaucoup appris de ce temps « off » : on a pris du recul, on a grandi dans la connaissance de soi, on a développé des compétences humaines (patience, organisation, coordination, délégation, négociation, ….), aussi utiles dans le monde du travail qu’à la maison …
Et, finalement, les enfants grandissent vite. Le temps de l’éducation n’est qu’une phase de vie … Vous retrouverez bien vite votre participation visible dans le monde !
Alors … vive la vie !