L’heure des « mamans » : une bombe à retardement ? 

Une maman me confiait sa déception. Elle se faisait une joie d’aller chercher ses enfants à l’école et bien souvent la réalité du retour à la maison lui gâchait son plaisir : c’était cris, disputes, insultes … Rien à voir avec ce qu’elle s’était imaginée. « Ça ne vaut pas la peine de faire des efforts pour les récupérer tôt de l’école, ils ne font que se disputer ! »

Une expérience dans laquelle nous nous reconnaitrons facilement.

Que faire ?

Accueillir ce qui est désagréable mais bon

Mettons-nous à la place de nos enfants …

Se tenir tranquille, se concentrer, travailler et évoluer en collectivité génèrent de la fatigue, des tensions intérieures. Le retour à la maison est le moment où l’enfant peut relâcher ses efforts et exprimer les émotions ressenties et contenues tout au long de la journée.

Notre mission est, en premier lieu, d’être cette « base d’attachement » – ce récepteur des tensions, des émotions que nos enfants veulent bien nous livrer. Si ce moment n’est pas agréable, il est bon. Il est bon que nos enfants puissent exprimer, et en particulier à leurs parents, la manière dont ils ont vécu leur journée.

Poser les bases d’une relation de confiance  

Il y aura différentes façons d’extérioriser pour un jeune enfant : agitation, excitation, agressivité envers son frère, sa sœur ou même ses parents, pleurs, plaintes et silence …

Une mère notait que l’ambiance dans la voiture au retour de l’école était tout à fait révélatrice de la manière dont ses enfants avaient vécu leur journée. Si l’un d’eux ne cessait de chercher et de taquiner les autres, c’était certainement que sa journée avait été vécue difficilement.

Un père racontait comment un de ses enfants, en première année de maternelle, avait eu besoin de se sentir contenu et aimé, pour retrouver sa paix intérieure. « Chaque soir après l’école, je le retrouvais très agité, alors que c’était d’ordinaire un enfant assez calme, un rien le faisait exploser. J’ai pris l’habitude de prendre un temps pour lui, de le serrer fort dans mes bras et de lui redire combien je l’aimais. » Cet enfant s’est senti profondément rejoint et au bout de quelques semaines, la transition école-maison se faisait de nouveau en douceur.

C’est, petit à petit, avec la constance de notre amour et notre bienveillance, qu’on apprendra à nos enfants à poser des mots sur les émotions qu’ils ont ressenti et que le moment des retrouvailles en famille, deviendra ce moment rêvé de partage et de rire.

Des idées à mettre en place chez soi :

Se mettre dans une disposition d’accueil

• Prendre quelques minutes avant de le retrouver pour faire le vide en nous, jusqu’à ce qu’on se sente prêt à être rempli de lui et de sa journée – de l’accueillir dans sa réalité
• Regarder son téléphone une dernière fois avant de le retrouver, puis le mettre en silencieux jusqu’à son coucher

Mettre en place un « sas de décompression » pour que l’enfant puisse se retrouver

• Accueillir son silence sur le chemin du retour
• En voiture, mettre un fond de musique pour que chacun puisse finir sa journée plongé dans ses pensées
• Séparer les enfants susceptibles de se disputer – dans la voiture et/ou à la maison au retour de l’école
• L’entourer de vos bras
• Proposer un temps de relaxation – pour les parents « maîtres yogistes » !
  

Entrer en douceur dans un temps de partage

• Débuter le partage, par un goûter « posé » et ensemble
  
• Initier la discussion en commençant par des questions très simples – le menu du jour, puis les jeux de la récréation, les activités dans la classe …
  Les enfants de maternelle ont très souvent chaque jour la même organisation du temps dans la journée,  la connaître permet de leur poser des questions précises auxquelles ils répondront plus facilement. 
• Proposer une accroche autour d’un bon ou d’un beau moment de la journée, en commençant par celui qui aime parler ou par soi-même, tout simplement !
• Ecouter son enfant et reformuler ce qu’il a dit